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popupsommaire
Caroline Canault, la rédactrice en chef du magazine cyberpunk Pop-Up m'a commandé pour le numéro de Juillet 2005 Trois illustrations en dessin traditionnel... du coup je suis retourné à mes crayons et gommes, par contre j'ai fait la mise en couleur en informatique

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http://www.pop-up.fr


Pop-up est disponible en librairie pendant le mois de Juillet 2005

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Une illustration pour un article de Daniel Lamarre sur l'obsolescence des supports d'enregistrement de données.
articlevjing
Un article de Maxence sur le V-Jing
article3hommes
Un article de Annie David sur sa rencontre avec 3 hommes remarquables...
articlemaxence
Dans ce numéro de Pop-up Maxence Grugier a illustré son article sur cybersexe avec certaines de mes infographies.
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Esquisse au crayon à papier destinée à être scannée pour être mise en couleur. 2h de travail.

Il s'agit pour ce dessin d'illustrer un article traitant de l'obsolescence des systèmes de mémorisation de données inventés par l'humanité...


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C'est une main de robot qui manipule la capsule, ce qui induit qu'un robot utilise une humaine en tant que source d'information.

Ici je joue avec l'idée qu'en tant que créateurs des robots, nous seront forcément la première source d'information qu'ils analyseront et étudieront lorsque les robots auront besoin de comprendre leurs origines afin de mettre au point des techniques de reproduction affranchies de la tutelle humaine.

Comme le dit Mac Luhan, "l'humanité est le système de reproduction des machines..." et j'ajoute... mais heureusement les machines ne le savent pas encore :-)
(CF Pour comprendre les media, M.M.Luhan et Rossum Universal Robots de Karel Capek).

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NUDITÉ

Dans mon image, la femme fait référence à toute la mythologie autour de la créature artificielle, depuis le mythe mésopotamien d'Atrahasis, en passant par les créatures d'Héphaïstos, Talos,Le Golem, Frankenstein RUR etc...

Le fait que la femme soit nue est une référence sexuelle à plusieurs niveaux:

A- Outre le choix érotique évident, le choix d'un personnage féminin dénudé dans la "capsule informationnelle" est justifié par l'idée de la femme vue comme "Génitrice" : celle qui porte l'enfant et le met au monde, comme l'humanité a "porté" et mis au monde "la créature artificielle".

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B- Mise en abîme du mythe de la créature gynoïde artificielle :
Comme La statue de Pygmalion, Coppelia, L'Eve Future de Villiers de L'isle Adam, Métropolis... car cette femme dans la capsule manipulée par un robot induit l'idée qu'elle est peut-être une créature biologique artificielle créée par les robots...

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C- L'emprise des métaphores sexuelles sur nos oeuvres :

Un très grand nombre de nos inventions techniques, armes, architectures ou oeuvres diverses sont structurées autour de métaphores sexuelles, parfois explicites... en particulier pas mal de systèmes de "lecture" exploitent la veine métaphorique de la "fente"... comme en pub, en cinéma, en design, en archi, les créateurs exploitent depuis longtemps ce genre d'analogies formelles inconsciemment et consciemment.

Je suis d'ailleurs intuitivement convaincu que le premier outil que l'humanité a inventé ce n'est pas la hache de guerre mais plutôt le ... godemiché !

et ce n'est sans doute pas un homme qui l'a inventé mais une femme :-)

ça parait délirant et provocateur, mais pas tant que ça, je me suis fait confirmer cette intuition par certaines anthropologues, qui, dans l'intimité des rencontres professionnels n'hésitent pas, sinon à l'affirmer, au moins à avouer que c'est une hypothèse qui pourrait avoir plus de pertinence qu'il ne parait.

Les objets ithyphalliques et les représentation sexuelles apparaissant en même temps que les premiers outils... il ne serait pas possible de dater l'antériorité de l'un sur l'autre... histoire à suivre...

Et puis comme dirait Bachelard:
«L'amour est la première hypothèse scientifique pour la reproduction objective du feu, et avant d'être le fils du bois, le feu est le fils de l'homme...»

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Donc, le fait que la femme dénudée soit aussi explicitement une référence sexuelle se justifie, outre mes obsessions, par l'histoire de l'influence des métaphores sexuelles sur nos oeuvres techniques depuis l'aube de l'humanité.


Ce dessin est une allégorie.
En effet, dans l "allégorie"... on représente un concept par des objets ou des figures conventionnelles qui n'ont pas forcément grand chose à voir avec l'idée illustrée... (cf l'épée de la justice par exemple, bien que l'épée peut être aussi vue comme la métaphore de la sanction, par contre la Marianne comme allégorie de la france est plus allégorique que métaphorique. car il y a vraiment la une très très grande "différence formelle" entre le concept et sa représentation )

En même temps que j'imagine cette allégorie de l'obsolescence des systèmes de mémorisation, j'en profite pour glisser dans l'illustration une métaphore sexuelle cachée, à travers la forme phallique cylindrique du tube, et la "Fente" du lecteur de data... incompatibles...

La métaphore sexuelle étant bien entendu renforcée par l'archétype technoscientiste très présent dans la SF et les Pulps : de la femme nue prisonnière du tube transparent phallique... (ce qui constitue un ensemble de nature "Androgynique" facilement identifiable par notre subconscient)

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Pourquoi "introduire" une métaphore sexuelle de ce type... si j'ose dire :-) ?

1) parce que les métaphores sexuelles sont déja présentes depuis toujours dans le design de nos outils...

2) pour susciter chez le spectateur la sensation "d'impuissance" très désagréable que provoque l'impossibilité d'accéder à des données stockées sur un support devenu obsolete, en renforçant l'analogie sexuelle de la pénétration "impossible" : "la machine se refuse à nos avances"

3) parce que la sexualité est un système de transmission de l'information à l'échelle du vivant, et que l'arrivée d'intelligences artificielles induit la possibilité d'une éventuelle obsolescence de ce type de transmission biologique.

4) parceque ça m'éclate... ;-)


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On pourrait penser que je formule ces explications à postériori pour justifier mes choix graphiques...

Mais non... je le jure, ces concepts étaient présents dans mon esprit dès la conception du dessin, d'ailleurs pour ceux qui me connaissent, ce sont des choses qui me préoccupent depuis longtemps et qui font parties du champs noosphérique propre à la cyberculture ... donc rien d'étonnant à ce que je choisisse la facilité d'utiliser ces concepts dans mes illustrations... et c'est sans doute en partie pour cela que la rédactrice en chef de Pop-up a fait appel à moi...

Attention, je ne dis pas que j'ai fait une rédaction avant de poser mon crayon sur la feuille, mais la partie "intuitive" de mon système cognitif s'est chargée d'établir toute seule les liens symboliques pertinents lorsque je l'ai sollicitée pour résoudre cette tache...

Par exemple, pourquoi la femme est à l'envers ? J'aurai pu la dessiner debout...

1) parceque cette illustration est une mise en abîme inversée... où nous ne sommes plus que des supports informationnels pour les machines... nous sommes réifiés. Car l'image du corps inversé est une transgression réificatrice : le corps n'étant plus vu que comme un "objet" consommable...

3) Le sexe mis à la place de la tête, induit qu'il n'y aurait plus que la sexualité qui nous caractériserait, ce qui prend toute sa pertinence dans le contexte de cette illustration... où je considère la sexualité sous l'angle du "système de transmission d'information" : la procréation est le système de transmission d'information mis au point par la vie pour assurer son évolution et sa complexification... l'échange de "Data" est donc par analogie le système de reproduction des IA du future... qui auront un orgasme chaque fois qu'elles se retrouveront connectées à un système de transmission de données...

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Illustration Pour un article sur V-Jing.
Croquis au crayon à papier avant scan et mise en couleur


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Une mise en couleur plus douce que celle éditée
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Illustration pour un article sur la rencontre entre la journaliste et trois hommes remarquables.

Croquis au crayon à papier et crayons de couleur avant scan et mise en couleur

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Mise en couleur numérique.

Bon, bien penser que ça fait presque 20 ans que j'ai pas sérieusement dessiné... en tous cas ça m'amuse beaucoup...


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