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LES LÉGENDES INFORMATIQUES

Date de la contribution Sur fr.rec.arts.sf

Subject: Re: Les legendes informatiques. Le bug du dinosaure From: nathalie labrousse nlabrousse@sortilege.fr.eu.org Date: Sat, 20 Mar 1999 15:48:22 +0100 Date: Sat, 20 Mar 1999 15:48:22 +0100 Organization: Je ne suis pas un numero, je suis un logiciel libre ! X-Newsreader: KRN http://ultra7.unl.edu.ar

Références

Titre : le bug du dinosaure
Histoire proposée par : Nathalie Labrousse
E-mail :nlabrousse@sortilege.fr.eu.org.
Genre : ondes hertziennes aux pouvoirs rugissants...
Source : anecdote véridique et personnelle
Date : 1996/1997
Technologie : jouets pour enfants et télévision
Lieu : quelque part au sud-ouest de Nantes...

Haut de page Le bug du dinosaure

Le petit Antoine avait fini par Avoir ses grands-parents, comme on dit dans Cyteen. Il l'avait eu, son dinosaure ! Un gros dinosaure rouge dont les yeux rouges s'illuminaient et qui rugissait férocement lorsque l'on appuyait sur le bouton situé sous le ventre. Une petite merveille de finesse esthétique et de haute technologie - car il en avait fallu, de la technologie, pour enregistrer le cri des dinosaures, pensait l'enfant, fasciné, en pressant le bouton fatidique pour le deux millième fois de la journée.

Les parents, étrangement, semblaient plus sceptiques sur les vertus du jouet en question. Ils tenaient d'étranges discours dans lesquels revenaient fréquemment de mystérieux vocables, comme "boules Quies", ou "supplice insupportable". Tous les parents sont fous. Ce n'en n'était qu'une preuve supplémentaire. L'enfant ne s'inquiétait pas outre mesure et continuait à faire rugir son dinosaure, inlassablement.

Un jour, malheur ! le dino fut oublié dans le jardin, tandis qu'un maléfique orage, tapi à l'horizon, guettait le moment de frapper. Le dinosaure fut le premier touché. Battu par une pluie cinglante, noyé dans la boue qui s'ensuivit, il perdit (à jamais pensait-on) le cri qui enchantait l'enfant. Le petit Antoine eut beau appuyer sur le bouton, encore et encore, le malheureux animal resta muet, aphone, aphasique.

Les parents, qui cachaient mal un sourire satisfait, consolèrent l'enfant et, à sa demande larmoyante, placèrent le pauvre dinosaure sur le poste de télévision, afin qu'il pût finir ses jours dignement, sous les yeux de tous. Ce fut alors que CELA arriva...

La famille regardait la télévision, lorsque survint une scène peu compatible avec la sensibilité exacerbée du jeune Antoine, qui n'avait alors qu'un peu plus de trois ans. Le père prit donc la télécommande et zappa... provoquant derechef un rugissement qui faillit tous les faire jaillir hors de leur peau. Intrigué par ce son, que l'on ne pouvait décemment attribuer au digne présentateur qui pérorait sur la chaine de télé, chacun tendit l'oreille, cherchant à déterminer d'où il pouvait provenir. Rien ne se produisit. Sauf lorsque la mère, peu satisfaite du nouveau programme, voulut zapper de nouveau...

Il fallut un moment à la famille pour comprendre que chaque changement de chaine faisait rugir le dinosaure pourtant aphone et privé de ses piles. Ce qui, quand elle le comprit, donna soudain un intéret nettement plus prononcé à la zappette incriminée. On joua beaucoup à zapper, dans les mois qui suivirent. On en parla à un ami électricien, qui éclata de rire, avant de constater, perplexe, que le phénomène se produisait effectivement. On constata plus tard que les yeux ne s'allumaient que lorsque l'on zappait sur France 2 ou France 3, alors que le rugissement, impartial, se déclenchait à tout changement de chaine.

A ce jour, le mystère reste entier. Le dinosaure a définitivement cessé de rugir le jour où la famille a trahi les chaines hertziennes pour un abonnement à CanalSat numérique. La qualité des programmes le satisfaisait-elle mieux ? L'age l'avait-il blasé ou bien rendu plus indulgent à l'égard des pauvres mammifères que nous sommes ? Toujours est-il qu'il ne fit plus entendre sa voix. Heureusement, l'enfant avait grandi et préférait maintenant les crachements des vrais iguanes. Le jouet fut donc rangé et oublié. Snif. Requiescat in pacem.

Remarque

Morale de l'histoire : méfiez-vous des dinos. Meme quand vous croyez les avoir réduit au silence, ils vous surveillent, ils sont là et ils phagocytent meme les ondes pour donner de la voix... ;-))

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