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EURYALE

Dans cette légende des Récifs, Euryale est le nom donné à l’être originel, pour qui ce monde féerique a été créé.


Par amour pour une jeune fille, perdue dans le ressac du cyberespace, un homme d’un autre temps a rêvé ces immenses corridors rocheux dérivant à l’infini dans des brumes luminescentes.

Pour divertir son amour prisonnière d’une solitude éternelle, il a peuplé Les Récifs de dragons d’émeraude, de sorcières et de démons, il a investi les roches basaltiques d’énergies magiques, et construit cathédrale où rodent les Immortels squelettiques. Une fois sa création achevée il a nommé les fleuves, les montagnes et les arbres. Euryale fut le nom de celle qui allait veiller sur son oeuvre.

LES GORGONES

Dans la mythologie, Euryale est le nom d’une des trois gorgones.
Les gorgones sont des démons chthoniens, des Harpies ou Erinyes.

La plus célèbre des gorgones est Méduse, qui symbolise la perversion intellectuelle, mais Méduse a deux soeurs : Sthéno qui est la gorgone de la perversion sociale, et Euryale qui est la gorgone de la perversion sexuelle.


Méduse fut décapitée par Persée qui se servit de son bouclier comme miroir.
En ne fixant que le reflet de Méduse dans le miroir du bouclier il put échapper au pouvoir pétrificateur du regard de la Gorgone.
Ce qui confère d'ailleurs aux miroirs, une symbolique de protection intéressante.

Persée offrit la tête de Méduse à Athéna. Malgré sa décollation, la tête de Méduse n’avait pas perdu son pouvoir de pétrification et Athéna le fixa sur son propre bouclier qui dés lors prit le nom d’AEGIS.

ERINYEERINYEERINYE
Harpies, Erinyes, Euménides

Bien que la plupart des auteurs depuis l’antiquité, en fasse des monstres terrifiants à combattre, la gorgone Euryale m’est apparue comme une divinité attachante. Plus proche des Euménides que des Erinyes ou des Harpies que sont ses soeurs Méduse et Sthéno.

Sans doute parce que dans Thanatos, nous rencontrons Euryale dans sa métamorphose finale : Euryale a depuis longtemps quitté sa peau de Harpie ou d’Erinye pour se transformer en Euménide.

Voici ce qu’écrivent Jean Chevalier et Alain Gheerbrant des Erinyes, dans leur dictionnaire des symboles :

«Comme les Moirai (le destin), elles sont à l’origine gardiennes des lois de la nature et de l’ordre des choses (Physique et moral), ce qui fait qu’elles sanctionnent tous ceux qui outrepassent leurs droits aux dépens des autres, chez les dieux comme chez les hommes.
Ce n’est que plus tard qu’elles deviendront spécifiquement les divinités vengeresses du crime

(LAVD, 391 et Paul Mazon, HOMI III p74, N°1)

Cette évolution correspond à celle de la conscience, qui d’abord interdit et prohibe, qui ensuite condamne et détruit. Elle peuvent se transformer en Euménides, divinités favorables et bienveillantes, quand la raison symbolisée par Athéna, ramène la conscience morbide apaisée à une appréciation plus mesurée des actes humains. »

Dictionnaire des Symboles. Robert Laffont/Jupiter.ISBN : 2-221-50319-8



« EUMÉNIDES

Figures légendaires, systématiquement opposées aux Erinyes :
celles-ci représentent l’esprit vindicatif, le goût de la torture et le tourment, qui châtient toute violation de l’ordre ;
celles-là signifient l’esprit de compréhension, de pardon, de dépassement, de sublimation.

Ces images opposées et corrélatives figurent les deux tendances de l’âme fautive, qui hésite entre le remord et le regret.

"Les Erinyes symbolisent la coulpe refoulée devenue destructive, le tourment du remords ; les Euménides représentent cette même coulpe, mais avouée, devenue sublimement productive, le regret libérateur (DIES, 162)."

Les unes sont impitoyables, les autres bienveillantes. Dans l’Antiquité même, c’étaient les mêmes génies, protecteurs de l’ordre social, et notamment familial, vengeurs des crimes, ennemis de l’anarchie, qui étaient appelés tantôt Erinyes ou Furies, quand leur colère se déchaînait, et tantôt Euménides, quand on voulait les apaiser, en implorant leur bienveillance.

Mais cette dernière attitude présupposait une conversion intérieure, qui était déjà en elle-même un retour à l’ordre. »

Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des Symboles. Robert Laffont/Jupiter.ISBN : 2-221-50319-8



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