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MAIL AU FUTUR MÉLANCOLIQUE
A ne lire que dans dix ans.

TELEUTAï
Nous chevauchons la lame de fond d’une apocalypse à venir.

VOYAGES
Le pavillon noir de cette nuit sans pirate, guide mes pensées vagabondes.
Accompagnant notre course sous les étoiles, la réverbération sonore des parois du tunnel, me renvoit la chanson du train, comme un long hululement permanent qui se fond dans le rythme des boggies et le sifflement du vent.

Les architectures de lumière des raffineries, découpent les silhouettes ventrues des réservoirs. Les brasiers au sommet des tours, guident d’improbables vaisseaux vers des escales imaginaires.

Dans le palais des glaces du wagon filant dans la nuit, je repense à ces jours d’une enfance heureuse, où l’éternité était encore à ma portée.

Enfant, le temps ne peut avoir de prise sur nous, nous traversons ce monde, découvrant chaque parcelle de vie avec la naïveté de l’inconscience, puis un jour, nous perdons notre immortalité, par quelque obscure faute commise, où peut-être par la somme de nos erreurs, nous devenons pareils à tous ceux-là que nous imaginions ne jamais devenir.

CHAMBRE D'ÉCHO
Je n’ai que très peu de souvenirs de mon enfance au paradis.

Ma mémoire éphémère est comme la bande magnétique d’un vieux répondeur ou de ces chambres d’écho des années cinquante  : elle s’efface automatiquement à chaque révolution.

Comme la crinière tentaculaire aux arabesques serpentines d’une gorgone électronique, un ruban de Mylar aux extrémités réunies est inexorablement entraîné vers les têtes d’effacement.
À chaque cycle, de nouveaux messages viennent remplacer les précédents.

Alors, je fais des images, je n’arrête pas de faire des images, je filme, je photographie, j’enregistre chaque instant qui passe.
Pourtant jamais, je ne regarde ces centaines d’heures archivées, ces milliers d’images classées dans les dossiers au plus profond des caves de la maison, j’ai trop peur d’y découvrir ce que je suis vraiment.


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