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Les futurs probables

L’idée d’autres dimensions physiques, temporelles ou intemporelles, à travers lesquelles nous pourrions voyager appartient plus à la métaphysique qu’à la pensée scientifique.

C’est une idée ancienne dans la science-fiction, et qui n’est pas sans rappeler des archétypes mythologiques comme, l’Avalon de la tradition Celte, l’Olympe, ou le monde des dieux dans la mythologie mésopotamienne.

L’homme a de tous temps été habité par cette certitude d’un autre plan d’existence, et beaucoup de religions ont bâti des cosmogonies parallèles, la divine comédie, avec ses différents cercles en est un exemple.

Le théâtre de « Thanatos, Les Récifs » se situe dans une cosmogonie imaginaire, qui s’est imposée à moi, soit par mon inconscient empreint de mythologie et de science fiction, soit par une connaissance métaphysique archétypale intuitive dans laquelle je vais puiser, et où la plupart des artistes s’abreuvent.

Comme tous les auteurs à travers les âges, j’utilise les outils/mots/concepts de mon époque pour décrire des visions, intuitions qui d’une certaine façon, ne m’appartiennent pas.

Il me paraît un petit peu futile d’expliquer en termes rationnels ou cartésiens, un concept aussi métaphysique que la notion de mondes parallèles qui est en fait plus un « noumène », c’est à dire une réalité de l’esprit, qu’un « phénomène », c’est à dire une réalité des sens.

Toutefois, en explorant le cyberespace littéraire et informatique de notre époque, j’ai glané quelques « clefs », comme disent les ésotéristes, qui pourraient permettre d’élaborer un semblant d’explication pseudo rationnelle.

Dans « Thanatos, Les Récifs », page.? Le père de Tristan évoque Norbert Wiener et sa hiérarchie du vivant.
Norbert Wiener, le père de la cybernétique, était convaincu que ce qui assurait la suprématie d’une espèce sur l’autre, était la capacité d’un organisme à traiter de l’information complexe.

Pour Wiener, analyser les processus de communication, entre les organismes vivants ou mécaniques, permettrait d’expliquer et reproduire scientifiquement la plupart des mécanismes de la nature, mais aussi des sociétés humaines ou animales.

La communication, l’échange d’information, n’est pas un épiphénomène généré par des nécessités physiologiques ou sociales mais bien le moteur principal qui structure l’ensemble des activités humaines, animales vivantes ou mécaniques.
Plus un être ou un système communique, plus il est haut dans la hiérarchie de la vie.

Philippe Breton, explique cela beaucoup mieux que moi dans son livre :
L’utopie de la communication. 1995. Editions La Découverte, 9 bis, rue Abel-Hovelacque, 75013 Paris.ISBN 2-7071-2512-1

A partir de cette idée, de la communication comme élément structurel de la vie, j’ai extrapolé la possibilité que la communication soit en fait aussi un élément structurel de l’univers.

En effet, on a tendance à opposer les comportements du vivant, qui supposent un auto déterminisme des créatures végétales ou animales, aux comportements de la matière, qui ne semblent réagir qu’à des phénomènes de gravité ou d’énergie, chaotiques, hasardeux. Les atomes ne décidant pas par eux-mêmes de se transformer, mais simplement, réagissant à des événements extérieurs comme un choc, une augmentation de température, ou une dégradation naturelle, etc...

A partir du moment ou je considère que la notion de transmission de l’information est l’élément structurel, il m’a été facile d’imaginer qu’en fait une collision entre deux atomes par exemple est avant tout un échange d’information de vitesse, de masse, d’énergie.

L’atome, la molécule devient alors, non plus un objet, mais un mot. Un mot contenant un certain nombre d’éléments signifiants liés à son état, qui sont sa vitesse sa masse, sa direction, sa charge etc...

Que font les chercheurs en général, sinon découvrir des significations, des signes. La transmutation commence au moment où on nomme les choses. Pour le commun des mortels l’eau c’est de « l’eau » et cela suffit, pour le chercheur l’eau c’est « H20 ». Encore des mots.

L’essentiel de la démarche scientifique, consiste justement à nommer les choses.
La mesure par exemple, n’est que la transformation en relations signifiantes d’un phénomène. Le phénomène devient un noumène. Une réalité des sens transformée en réalité de l’esprit.

L’un des outils les plus puissant, développé par l’humanité pour « nommer » les phénomènes physiques, sont les mathématiques.

Le débat fait d’ailleurs toujours rage, à savoir si les mathématiques préexistent à l’humanité et seraient donc de nature métaphysique, ou si les mathématiques ne sont qu’un outil humain pour manipuler des grandeurs inconcevables dans le sens littéral.

La vision métaphysique des mathématiques m’a séduite, car elle me permettait, paradoxalement d’ébaucher un semblant d’explication rationnelle à l’existence de mondes parallèles, et dans le cas de Thanatos à l’univers des futurs probables.

Si je pars du postulat que l’information est La structure de l’univers, les mathématiques en sont la clef.

Le cyberespace, ce réseau planétaire dont l’humanité enrobe l’ensemble des ses activités, et la planète, est fait à base d’impulsions électriques ou mécaniques dans des câbles ou dans l’air.

Ces impulsions « vibrent », au rythme d’un langage commun que sont les mathématiques.
Si ce langage, est de nature métaphysique, c’est-à-dire qu’il n’est pas une invention de l’homme mais qu’il est l’émanation d’une « Logique? » universelle, dans ce cas il va arriver un moment où le cyberspace va entrer en résonance avec la structure de l’univers.

Les « ondes » mathématiques générées par le cyberespace vont influer sur le cours de la matière de l’énergie et du temps.

Ce qui me permet de mettre en scène le monde des futurs probables, et la possibilité de voyager entre les dimensions en utilisant la résonance du réseau ou du son grâce à l’orgue alchimique de Prelatti.

Bien sur, c’est un concept très new-âge, et irritant, car il ne repose que sur une intuition non vérifiable.
J’utilise les « mots » que me donne mon époque pour décrire les mêmes mythes, les mêmes histoires qui habitent l’humanité depuis l’aube des temps.

Mais je sais que dans au moins cette dimension du cyberespace que nous partageons à l’instant cher lecteur, j’ai forcément raison.
Ma vérité est ontologique, car le système que j’utilise pour ma démonstration est un langage. Avec un langage, je décris l’univers. Donc l’univers est un langage.
Donc dans ce plan-ci du cyberespace, fait de « mots ». Les futurs probables existent.
Bon voyage.


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